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05/06/2007

A VOIR A LIRE

Notre avis : Nouvelle révélation venue d’Allemagne, Le bonheur d’Emma, de Sven Taddicken, a visiblement fait celui de ses spectateurs (le film a reçu un nombre impressionnant de récompenses dans divers festivals). Ce n’est pas étonnant : il appartient à cette catégorie de films minimalistes et roboratifs qui veulent rendre heureux pour contrer la grise mine. Et, avouons-le, dans son genre, c’est plutôt réussi. Pendant tout le film, deux personnages de rien vont chercher une reconnaissance, une attraction charnelle, un frisson érotique pour torturer la monotonie de leur vie overdosée de tracas et de spleen. Et rien de plus.
Au-delà de la mécanique un rien artificielle de rebondissements aussi farfelus que prévisibles, on est agréablement surpris par la faculté du cinéaste à s’attacher aux petits riens qui font les grands touts des idylles de dernière minute (les regards d’Emma espiègles, émoustillés, inquiets) ; à amplifier un romantisme brûlant dans un canevas usé à la corde (l’homme de la ville qui se ressource auprès de la belle des champs) ; à sonder le désir qui circule au-delà des mots. En somme, à faire la magnifique analyse du bonheur que nul n’élude.
Dans ces conditions, impossible de ne pas être ému. La relation intime entre ces deux âmes blessées qui donnent l’impression de s’être attendues toute une vie devient attachante. Même lorsqu’elle affecte les personnages secondaires qui ne se contentent pas d’être des ressorts vieillots de comédie. Ce film philanthrope doit beaucoup à ses interprètes (formidable Jördis Triebel) qui donnent un relief touchant à l’intrigue maladroite comme une déclaration d’amour et simple comme bonjour. Ça suffit pour rendre heureux le temps d’une projection.

 Par Romain Le Vern 

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