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08/06/2007

COMME AU CINEMA.com (***)

Notre critique 3*

Simple, solaire, sauvage... savoureux

Eineuh grosseuh fermière qui vit d'amour et d'eau fraîche, de cochons et d'orgasmes sur sa mobylette (grand moment de cinéma) découvre avec joie un homme dans sa chaumière qui vient tout juste de se taper quatre tonneaux en voiture après avoir dévalisé une banque. Comme dit l'autre : "Surpriiise !"

Sacré Charles Ingalls, qui nous avait caché qu'il avait une quatrième fille, qu'elle était de surcroît allemande et plutôt déjantée dans son genre... La romance qui s'engage entre la sauvage Emma et le mystérieux Max est très certainement l'une des plus belles histoires d'amour au cinéma depuis quelques temps. La passion, la nervosité, la densité du jeu de son actrice, la magnifique Jördis Triebel, y sont pour beaucoup, ainsi que la légèreté et la fraîcheur de la mise en scène. La nature, dans son cycle perpétuel de mouvement du soleil et des saisons, des naissances et des morts, éclabousse la pellicule.

Mais derrière cette apparente candeur s'esquisse peu à peu un drame lourd, qui mène de front des thèmes difficiles, comme l'argent (ou plutôt le manque d'argent) et l'euthanasie ; le réalisateur flirte dangereusement avec le pathos, mais contrôle son récit. Et le rapport de sensualité qu'Emma entretient avec tout ce qui l'entoure, animal ou humain, offre des scènes extraordinaires, comme ces instants où elle tue ses cochons pour les vendre. Rarement cinéaste comme Sven Taddicken aura su capter avec autant de vérité et de puissance cet instant où tout bascule, où les paupières se ferment, où le sang coule sur les mains sans les salir, où la grande faucheuse prend la place de la vie. Saisissant de simplicité et de quiétude.

Bartholomé Girard

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